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http://ecole.du.chiot.free.fr/article.php?sid=453Il faut d’emblée préciser que le mordant sportif issu il y a une centaine d’années environ des chiens de guerre et de police, est une pratique sportive comparable à l’obéissance ou au pistage. Elle a été maintenue par les Clubs des races soumises au travail afin de sélectionner les meilleurs reproducteurs(une réflexion devrait s'imposer à eux à l'heure actuelle), ceux qui possèdent des qualités de courage, en aucun cas on ne devra confondre celle-ci avec celle d’un chien de défense sur civil.
On peut même ajouter que cette discipline de travail lorsqu’elle est bien mise en place, rend les chiens beaucoup plus calmes et équilibrés, tout comme le sport de combat pour les humains. Voyez-vous beaucoup d’agressivité de la part de notre Champion national de Judo, David Douillet ?
HISTORIQUEDans l’antiquité le chien a été utilisé à la guerre, soit pour effrayer l’ennemi (molosses), soit pour la recherche (pisteur), soit pour le combattre aux côtés de leurs maîtres. Cette utilisation du chien par les Romains, les Grecs où les Molosses (habitant d’une contrée de l’Epire) s’est poursuivie au fil des années dans ce qui allait devenir l’Europe mais sans technique et sans véritable méthodologie de dressage, on peut citer pour exemple la sinistre histoire de ces Dogues que la ville de St. Malo, lâché autour de la ville la nuit, dès 1125, pour écarter les vols dans le port. Une utilisation de chien de guet qui allait se terminer mal puisqu’en 1770 un officier de marine fut déchiqueté par eux.
Il faudra attendre la première guerre mondiale pour voir des spécialisations se préciser et une amorce de sélection et de dressage adaptés. Avec l’avancement du chemin de fer les chiens de berger et de bouvier allaient progressivement perdre leur emploi, c’est alors que des cynophiles avertis eurent l’idée d’utiliser leur intelligence, leur flair, leur instinct de garde. On peut prendre comme modèle deux races très connues comme le Berger Allemand que le créateur de la race, le capitaine Von Stephanitz, allait diriger vers l’armée d’abord comme chien sanitaire pour retrouver les blessés puis comme chien de guerre ou, le Rottweiler, ce chien de boucher de la ville de Rottweil qu’on utilisera comme chien de trait pour le transport des munitions puis également comme chien de guerre.
Ces chiens étaient déjà employés comme chien de patrouille par la police et des concours reproduisant les conditions du service dans la ville contre les malfaiteurs vont avoir lieu dès 1901.
Au commencement de ces compétitions, où participaient essentiellement des équipes cynophiles de la police, de la gendarmerie ou de l’armée, les chiens ne mordent pas lorsqu’il s’agit d’appréhender un malfaiteur, on leur apprend à saisir la jambe de la personne entre leurs pattes, c’est en 1885 qu’a lieu la première démonstration mordante sur un costume grossier fait de sacs de charbon, de paille et de laine. En 1907 dans ces concours comprenant des attaques mordantes, ceux qui sont chargés de faire mordre et de simuler le malfaiteur sont appelés « apache ». En 1960, le costume ne pèse plus que 30 kg avec double protection. En 1968, le poids sera réduit de moitié. A l’heure actuelle il peut faire environ 8 kg grâce aux nouveaux matériaux synthétiques.
Depuis le début des années 1900 les concours qu’on appelle « concours pour chien de défense et de police », en référence aux premiers utilisateurs ont été ouverts aux civils.
Voilà déjà quelques années que le mordant est devenu une épreuve sportive qui n’a plus rien à voir avec celle qu’en font les fonctionnaires de police. Depuis la loi de 1999 sur les chiens dangereux les démonstrations de défense ou chien d ‘attaque a même été bannie du vocabulaire des règlements ou des titres de Clubs d’éducation canine.
LES DIFFERENTS PROGRAMMES le RCI (Règlement Concours Internationaux), un programme commun pour une quarantaine de pays qui comprend des épreuves d’obéissance, de pistage et de mordant. Issu du programme allemand Schutzhund, il sert à la sélection des reproducteurs en Allemagne.
LE MONDORING. Tiré en grande partie du Ring Belge, il est actuellement à l’honneur dans quelques pays. Une de ses particularité c’est que celui qui fait mordre ne touche jamais le chien avec son bâton.
Lc’est le programme national basé sur des épreuves mordantes, des sauts athlétiques, quelques exercices d’obéissance.
LE RING c’est le programme national basé sur des épreuves mordantes, des sauts athlétiques, quelques exercices d’obéissance.
LA LOI ET LE MORDANT:Il faut préciser que seules les races soumises au travail qui sont sur la liste de la Société Centrale Canine peuvent faire du mordant. Les chiens sans papiers et les autres races n’y ont pas droit.
Le mordant ne peut se pratiquer que dans un Club habilité et par une personne possédant le Certificat de capacité au mordant ou en présence d’une personne possédant le certificat de capacité au mordant.
La détention de matériel utilisé pour le mordant comme un simple boudin de toile ou une manche ou un costume spécial répond également à l’exigence du certificat de capacité.
Un instinct :
Tous les canidés ont dans leurs génes l’aptitude au mordant de leur ancêtre le loup, n’importe quelle race de la plus énorme à la plus petite.
Le chien est un prédateur dans son mental, même si l’homme a transformé son apparence extérieure.
L’instinct de survie est basé sur l’aptitude à capturer des proies, c’est-à-dire repérer, poursuivre, attaquer et mettre à mort. Observez un chiot allongé dans votre jardin, lorsqu’il voit une feuille d’arbre tomber et glisser sur l’herbe, poussée par le vent, il va se lever et tenter de l’attaquer. Prenez un petit bout de chiffon attachez-le au bout d’une ficelle et faites passez ça au milieu d’une portée de chiot, automatiquement les plus hardis vont se mettre en quête pour le saisir.
L’instinct de proie devra donc servir de base à cette initiation.
Une sélection génétique :
Certaines races ont été sélectionnées par l’homme pour que cet instinct soit sublimé soit dans le but de la poursuite ce qui sera le cas du Lévrier qui chasse à vue, soit dans le but de combattre comme pour les Terriers qui doivent être aptes à affronter dans une galerie sous terre un Renard ou un Blaireau, soit dans le but de défendre un lieu, une personne, un autre animal, un objet, ce qui sera le cas des chiens de protection de troupeaux comme les bergers ou les bouviers.
Un apprentissage :
Dans la nature les canidés doivent apprendre dès le plus jeune âge qu’elles sont les techniques de prédation les plus efficaces par rapport aux proies qui se trouvent dans leur biotope. Chez les loups on trouve des meutes spécialisées dans la chasse aux rennes, d’autres aux lapins, d’autres aux bœufs musqués, etc.
C’est avec les parents et le groupe qu’ils vont apprendre, d’abord en observant, puis en imitant jusqu’à la maîtrise parfaite du bon comportement.
Chez nos chiens domestiques c’est l’homme qui va orienter cet instinct par rapport au contenu d’un règlement de concours ou celui d‘un test mis en place par le Club de race (jamais par rapport à la défense réelle d’une personne ou d’un lieu comme cela se pratiquait autrefois).
Quels sont les critères d’un bon mordant ?
Toujours par rapport à une activité uniquement sportive, comme dans tous les sports de combat on va travailler la technique. Le jeune chien doit être, dès le départ de l’apprentissage, préparé afin d’avoir plus tard la meilleure maîtrise possible des comportements recherchés dans le règlement de la compétition.
On aura donc à lui inculquer dans l’ordre :
La rentrée dans la toile
La prise en gueule
La combativité
La résistance au stress (coup de feu ou coups de baguette)
Le courage
La cessation à l’ordre du maître
La vigilance pour surveiller l’homme
La sagesse et l’attention pour la conduite de l’homme
L’aboiement à la découverte de l’homme
Le rôle de l’homme assistant :
C’est le véritable artisan de la qualité de mordant du futur chien de concours, un bon homme assistant fait le bon chien de mordant.
Nous avons vu qu’il était appelé autrefois Apache, puis malfaiteur, agitateur ( au Canada), Piqueur ( en Suisse), Homme d’attaque, Figurant (Pays de l’Est), mannequin, etc
Jusqu’en 1999 où suite à la loi sur les chiens dangereux il a été nécessaire de supprimer sur la recommandation de la Société Centrale Canine, le mot « attaque », d’où la nouvelle appellation d’homme assistant.
Il faut savoir que n’importe qui ne peut faire un bon homme assistant, cela exige des qualités sportives d’endurance, de rapidité, de maîtrise des gestes, une bonne résistance musculaire, avec également une intelligence de l’action pour tenter de penser comme le chien, savoir anticiper une dérobade, motiver les plus jeunes en leur faisant croire qu’ils sont des lions.
Il y a l’homme assistant de concours qui applique à la lettre sous les directives du juge le règlement de la compétition dans laquelle il exerce. Son but c’est de tenter de travailler de manière homogène pour chaque chien qui passe, afin que le meilleur d’entre eux ressorte, cela se ressent particulièrement dans le programme RCI créé au départ pour la sélection des reproducteurs.
En Concours :
Pour être homme-assistant de concours il faut se former dans un Club d’éducation canine sans but lucratif (environ 1000 en France) auprès des moniteurs expérimentés. On commence à apprendre à tenir debout dans le costume malgré le mordant d’un chien aguerri (en général on utilise au début un chien qui a été mis à la retraite de la compétition mais qui possède toujours un excellent mordant, tout en ne risquant pas d’être « cassé » par un comportement maladroit de l’homme. Ensuite on doit savoir endurer le port du costume malgré la chaleur ou les mouvements rapides, pour cela il faut faire du footing ou des exercices physiques malgré la toile qui enserre le corps. Il faut dire qu’à l’heure actuelle c’est presque un survêtement un peu épais, ce qui n’a rien à voir avec l’épaisseur de cuir couvert d’une épaisseur de toile, d’un poids de 30 kg environ qui nous faisaient ressembler à des chevaliers en armure.
On l’initiera aux subtilités du règlement et au respect du chien, à l’écoute des ordres du juge, etc. Enfin après 1 ou 2 ans de formation, les responsables du Club vont lui demander de se présenter à une sélection officielle organisée par la commission d’utilisation Nationale de la Société Centrale Canine
En cas de réussite, il pourra officier en concours dans la discipline pour laquelle il a été sélectionné.